Le Symbolisme

Analyse rêve d’un curieux.

À Félix Nadar
Connais-tu, comme moi, la douleur savoureuse
Et de toi fais-tu dire: «Oh! l'homme singulier!»
— J'allais mourir. C'était dans mon âme amoureuse
Désir mêlé d'horreur, un mal particulier;

Angoisse et vif espoir, sans humeur factieuse.
Plus allait se vidant le fatal sablier,
Plus ma torture était âpre et délicieuse;
Tout mon coeur s'arrachait au monde familier.

J'étais comme l'enfant avide du spectacle,
Haïssant le rideau comme on hait un obstacle...
Enfin la vérité froide se révéla:

J'étais mort sans surprise, et la terrible aurore
M'enveloppait. — Eh quoi! n'est-ce donc que cela?
La toile était levée et j'attendais encore.

— Charles Baudelaire




Charles Baudelaire, poète parisien né en 1821, est le fondateur du mouvement du symbolisme, Il a parcouru plusieurs mouvements littéraire dans sa carrière en tant que poète. Il a expérimenté le romantisme, le classicisme, le parnasse et ensuite le symbolisme. Dans ce poème dédié à Félix Nadar (un photographe du 19eme siècle), il fait un lien entre la mort, la vie et le rêve pour montrer sa situation.

Nous pouvons voir que dans ce sonnet avec des rimes croisées très musical (en alexandrin) Baudelaire décrit son rêve de la mort à l'aide de nombreux métaphores (se vidant le fatal sablier : qui symbolise le temps restant de sa vie), de comparaison (rideau comme un obstacle).

Ce poème explique donc le rêve de Charles Baudelaire qui est d'attendre un mort inévitable, sans surprises . Il compare ainsi la vie et ses obstacles avec un rideau d'un spectacle; La toile était levée et j'attendais encore. Cela signifiait donc qu'il avait hâte à la mort, mais une fois que les obstacles et dangers ont été franchis, il attendait encore la mort. Une autre perception de ce poème est qu'il a peur que la vie soit un cycle infini et qu'il doit attendre après sa mort pour une autre vie.

Son poème cherche à nous sensibiliser à la mort en nous expliquant qu'elle est une chose naturelle, à lier le monde réel (la vie) avec un monde caché (la vie après la mort) et surtout donner un symbole important aux rideaux d'un spectacle, une des caractéristique principales du mouvement du symbolisme.






Analyse de rêve parisien

À Constantin Guys
I
De ce terrible paysage,
Tel que jamais mortel n'en vit,
Ce matin encore l'image,
Vague et lointaine, me ravit.

Le sommeil est plein de miracles!
Par un caprice singulier
J'avais banni de ces spectacles
Le végétal irrégulier,

Et, peintre fier de mon génie,
Je savourais dans mon tableau
L'enivrante monotonie
Du métal, du marbre et de l'eau.

Babel d'escaliers et d'arcades,
C'était un palais infini
Plein de bassins et de cascades
Tombant dans l'or mat ou bruni;

Et des cataractes pesantes,
Comme des rideaux de cristal
Se suspendaient, éblouissantes,
À des murailles de métal.

Non d'arbres, mais de colonnades
Les étangs dormants s'entouraient
Où de gigantesques naïades,
Comme des femmes, se miraient.

Des nappes d'eau s'épanchaient, bleues,
Entre des quais roses et verts,
Pendant des millions de lieues,
Vers les confins de l'univers:

C'étaient des pierres inouïes
Et des flots magiques, c'étaient
D'immenses glaces éblouies
Par tout ce qu'elles reflétaient!

Insouciants et taciturnes,
Des Ganges, dans le firmament,
Versaient le trésor de leurs urnes
Dans des gouffres de diamant.

Architecte de mes féeries,
Je faisais, à ma volonté,
Sous un tunnel de pierreries
Passer un océan dompté;

Et tout, même la couleur noire,
Semblait fourbi, clair, irisé;
Le liquide enchâssait sa gloire
Dans le rayon cristallisé.

Nul astre d'ailleurs, nuls vestiges
De soleil, même au bas du ciel,
Pour illuminer ces prodiges,
Qui brillaient d'un feu personnel!

Et sur ces mouvantes merveilles
Planait (terrible nouveauté!
Tout pour l'oeil, rien pour les oreilles!)
Un silence d'éternité.



II
En rouvrant mes yeux pleins de flamme
J'ai vu l'horreur de mon taudis,
Et senti, rentrant dans mon âme,
La pointe des soucis maudits;

La pendule aux accents funèbres
Sonnait brutalement midi,
Et le ciel versait des ténèbres
Sur le triste monde engourdi.


Ce poème de Baudelaire, le poète père du symbolisme, est dédié à Constantin Guys, ( Ernest-Adolphe-Hyacinthe-Constantin) un peintre/illustrateur dans les journaux de paris.
Dans son poème, nous pouvons voir de nombreux thèmes très présent tels que l’amour de Paris, le rêve, la réalité et l’art (notamment la peinture). Il écrit ce poème pour distinguer la réalité moche et pour montrer qu’il désir un monde plus beau.

Charles Baudelaire rend ce poème très poétique en le composant en deux parties, en 13 strophes de quatrains en octosyllabes avec des rimes croisées. Ses rimes font en sorte qu’il est mêlé entre le rêve et réalité, entre paris et un tableau. De plus la répétition du ET donne une certaine fluidité au poème.

Dans ce poème, Charles Baudelaire annonce au tout début qu’il décrit un rêve, il annonce avec de nombreux figures de styles (métaphores (palais infinis ), personifications, comparaisons(comme une femme) ) pour expliquer son rêve mélioratif et ensuite annoncer que c’était une illusion et que la réalité n’est pas aussi joyeux (triste monde engourdi).

Ce poème est un poème symboliste, car il parle d’un rêve, mais réelement il décrit la réalité (subjectivement). La réalité est dans le fond le monde caché du poème. Il ouvre son point de vue, qui est celle de la normalité ennuyante du monde




Rêvé pour l’hiver

A*** Elle

L'hiver, nous irons dans un petit wagon rose 
Avec des coussins bleus. 
Nous serons bien. Un nid de baisers fous repose 
Dans chaque coin moelleux.

Tu fermeras l'œil, pour ne point voir, par la glace, 
Grimacer les ombres des soirs, 
Ces monstruosités hargneuses, populace 
De démons noirs et de loups noirs.

Puis tu te sentiras la joue égratignée... 
Un petit baiser, comme une folle araignée, 
Te courra par le cou…

Et tu me diras: "Cherche!" en inclinant la tête, 
Et nous prendrons du temps à trouver cette bête 
Qui voyage beaucoup...

En wagon le 7 octobre 1870

Définitions:
Hargneux: mauvaise humeur
populace: qui ne fait pas partie de la haute classe


Ce poème amoureux d’Arthur Rimbaud, est son premier sonnet pendant sa fugue en Belgique par train. Nous pouvons voir qu’au début de ce poème, Arthur dédi le poème A*** Elle
voulant signifier que le destinataire de ce poème est inconnu où tout simplement inexistant. De plus, il note la date, 7 octobre 1870, qui correspond à sa deuxième fugue à Paris où il se fait arrêter pour avoir voyager sans billet. Dans ce poème, il traite principalement le thème de l’amour, mais aussi le thème du désir de cet amour, le rêve. Il décrit son rêve amoureux du moment érotique qu’il espère vivre avec une femme.

Dans ce sonnet en Alexandrin et en hexasyllabes, il associe l’amour avec le voyage dans un wagon, son rêve amoureux est dans le fond un voyage sensuel. Avec ses rimes croisées et plates, il réussit à fournir une musicalitée de base. On y trouve des métaphores (nid de baisers fous), (ombres des soirs), des personifications (nid de baisers fous repose), (grimacer les ombres) tous pour nous donner une image profonde de son rêve.


Il nous décrit le thème du rêve avec le titre et de l’amour avec son premier strophe. Il utilise des mots comme rose, coussins et baisers. ll demande à son partenaire de fermer ses yeux et d’oublier tout les personnes avec qui elle a eu des relations (... pour ne point voir par la glace, grimacer les ombres du soir) et ensuite fait une comparaison de ceux ci à des monstres et des loups (… ces monstruositées argneuses et populace de démoins noir et de loups noir). Il décrit ensuite son aventure dans les deux tercets en utilisant une arraignée pour symboliser ses baisers.

Dans le symbolisme, les poètes essayent d’atteindre l’imaginaire, le sensible et saisir l’idéal. Comme nous pouvons le voir, il essaye de stimuler son imagination (son rêve) de nous sensibiliser sur le sujet du désir sexuel humain et de saisir le moment idéal, qui est le moment avec une femme.

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